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Dernière mise à jour : il y a 4 jours
Je mets en garde le lecteur sur les propos de cette page qui peuvent être troublant et/ou choquants, le but n’est pas réveillé des traumatismes mais transmettre des pistes de guérison. Je précise que c’est mon cheminement personnel, que chacun à le sien, à son rythme.
Durant ces dernières années, j’avais fait un certain nombre de cauchemars sans vraiment avoir de réelles compréhensions et je sentais au fond de moi qu’il y avait quelque chose de sous-jacent.
Je me souvenais "d'un événement" avec un homme dans mon enfance et j’avais (plusieurs années auparavant) travaillé avec une thérapeute pour qu’elle puisse m’éclairer sur ce qui avait pu se passer mais sans succès, alors j’avais remis cela sous le tapis en me disant que cela ne devait pas être "si grave".
Je me permets d'insister qu'il s'agit de mon parcours, car comme je l’ai évoqué c’est une bombe à retardement, il faut réellement en être conscient, j’insiste bien sur -Réellement-.
Deuxième semestre 2023, les choses allaient prendre une autre tournure. Je sortais petit à petit d'anesthésie traumatique avec les conséquences qui vont avec (nuits courtes et très agitées, sentiment de honte, dissociation du corps mais aussi tachycardie). Les mois qui ont suivi, je revivais le stress post-traumatique par des cauchemars qui s'étaient intensifiés, me mettant dans la terreur, me faisant revivre des peurs, des angoisses, et j'avais l’impression d’avoir des personnes à côté de moi qui voulaient me tuer, des sensations corporels d'oppressions, des tremblements imprévisibles et incontrôlables etc etc... Tout cela me ramenait à des expériences traumatisantes que j’avais vécu et l’idée même d’aller me coucher devenait une angoisse, je vivais un enfer.
Les séances d’hypnose, soins, méditations réalisées, dans cette quête inconsciente de réponse allaient porter leurs fruits. Une nuit, l’image du moment où j’étais recroquevillée sur mon lit m’est revenue en flash avec une sensation de panique, de peur et d’irréalité. Cette histoire vécue dans mon enfance était de plus en plus présente dans ma tête mais il manquait une pièce au puzzle.
Guidée vers le livre de Stéphane ALLIX (merci à lui) « Nos âmes oubliées » a été le premier pas. Chahutée par cette lecture, je poursuivais "ma quête" avec prudence car je sentais que je marchais sur "un champ de mines", je souhaitais comprendre pourquoi je n’arrivais pas à me souvenir de ce qu’il s’était passé, je connaissais son nom, me souvenais comment il m’avait "manipulé" pour que je le suive dans une ruelle mais c’était tout.
L’été 2022, j’étais retourné sur le lieu, j’avais ressenti une forte angoisse et de la panique mais aucune image ne m’était venue. Un travail inconscient se faisait, mon cerveau me criait : J’en peux plus !
Après des recherches, je mettais enfin des mots sur ces maux : Amnésie traumatique et Dissociation. Le fait d’y mettre des mots a été pour moi une grande avancée : je n’étais pas folle, ce n’était pas « du délire », ce n’était pas une maladie, c’était cet événement et c’était un tel traumatisme que mon cerveau avait mis en place un verrouillage pour me protéger. Je ressentais malgré cela de la colère intérieure, de ne pas me souvenir (je comprendrais plus tard qu'il en était mieux ainsi).
J’avais besoin de poursuivre le processus et d’avoir des compréhensions. J’ai commencé à regarder des reportages, des témoignages et mon corps réagissait de plus en plus, je me sentais "saturée" et pourtant j’y allais doucement. D’une manière générale, ça devenait de plus en plus compliqué car mon cerveau commençait à se déverrouiller de plus en plus et mon corps "s'exprimait" douloureusement petit à petit, l'angoisse et la peur étaient présentes.
Puis j’ai découvert Muriel Salmona, qui est pour moi la référence dans le psycho-traumatisme, j’ai alors visualisé un certain nombre de séminaires (accessibles en ligne sur Youtube) et cela me permettait encore d’y voir un peu plus clair sur le mécanisme mis en place par le cerveau, et en quelque sorte je démarrais ma thérapie. Ce traumatisme avait été tellement intense que mon cerveau s’était mis en off, cette nouvelle façon de comprendre les choses permettait d'apaiser un peu ma colère de cette non souvenance.
Petit à petit, mon inconscient et mon corps me donnaient des informations par réminiscences, c’est à dire que je ressentais dans certaines parties de mon corps et dans mon esprit ce qu’il s’était passé ; ça a été des moments difficiles car ça arrivait à n'importe quels moments du jour et de la nuit (des mots déclencheurs, des gestes...).
Quelques jours plus tard, le «hasard» a fait que j’ai eu connaissance d’une association « L’enfant Bleu » avec qui j’ai pris contact. Dans les semaines qui ont suivi, la même personne me contactait, j’étais écoutée et entendue, mais aussi conseillée et j'avais des réponses sur des mécanismes que j'avais adopté consécutifs à ce traumatisme. J’ai vraiment ressenti de l’implication et une bienveillance qui réchauffe le cœur. Je prenais conscience que j’étais une victime et c’est très important de le voir, et surtout de se l’entendre dire, non pas par pitié mais pour mettre des mots dessus.
J’ai également ressorti des photos à l’âge que j’avais pour me rendre compte de la petite fille que j'étais ; car même si j’en avais "connaissance" aujourd’hui, il était important de remettre l’événement dans le contexte de l’époque.
Souhaitant entamer un processus plus approfondi, je me suis tournée vers quelques institutions et, j'ai été confrontée à la réalité de cette situation, je me suis rendue compte qu'il y a un gros gros travail à faire du point de vue de la prise en charge des victimes aussi bien du côté psy, que du côté juridique, nous sommes en quelque sorte isolés(es).
J’ai donc fait des recherches pour me faire accompagner psychologiquement et j’ai trouvé sur le site Ameli, un dispositif « Monsoutienpsy » qui référence une liste de psycho-thérapeutes. Pour ma part, il était important de choisir une personne spécialisée en psycho-trauma (via Muriel Salmona), j'ai consulté le détail de leurs «spécialités» via les sites où je pouvais avoir accès. Je pense (cela reste mon avis) qu’une prise en charge psy est indispensable.
C'est au cours de la 3ème séance chez la psycho-thérapeute, que j'ai fait le plus gros de la reviviscence de ce qu'il s'était passé, le plus gros déverrouillage - tout était là, le cerveau avait tout gardé (ses paroles entre autre et les gestes encore), j'étais complètement dissociée, comme shootée, je revivais l'événement hors de mon corps, c'est à dire que j'étais coupé de mes sensations, je n'étais plus rien, personne, j'étais sa proie.... Le cheminement que j’avais fait jusqu’à ce jour là me permettait de dire ce que j’avais vécu… l’impensable… effectivement il fallait être prête, et je ne sais pas si on est réellement prête à cela : j’avais 6/7 ans, j’avais subi un viol et un chantage cruel envers des animaux. La psy m'a aidé à revenir dans l'instant présent, à mettre cet événement au passé.
J'ai eu besoin d'une reconnexion au corps (tapping et nettoyage à sec) et je me suis dirigée également vers des soins énergétiques (failles énergétiques) et des massages. Par respect pour moi-même et par respect pour mon corps, j’ai informé les praticiennes de ce que j’avais subi. Le fait de le verbaliser a été important dans le sens où il était installé un climat de confiance et c'est ce dont j'avais besoin.
Lorsque j’en ressentais la nécessité, j’informais également d’autres professionnels que j’ai eu à l’époque (kiné, ostéo). La libération de cette parole a été aussi un cheminement de guérison.
- Nous sommes dans une société patriarcale et on va pas se cacher que c’est un sujet tabou avec une culture du viol présente.-
J’ai également commencé à faire des liens sur les conséquences de ce traumatisme : le mental, la difficulté à lâcher-prise, les blocages, les réactions, les abus, les relations avec les hommes d'une manière générale, les répercutions dans ma sphère personnelle, amicale, professionnelle, sociale, et dans mes relations amoureuses, tout cela a été impacté. Une libération karmique effectuée m’a aidé à cela.
Je vous mets en lien un vidéo que j'ai utilisé pour m'aider à sortir de la culpabilité (à remettre dans votre contexte).
Aujourd’hui, je prends de la distance sur cet événement, ce que j’ai vécu m’appartient et surtout je n’ai rien à prouver ; cela fait partie de ma vie certes, mais je n’ai plus envie de le nourrir.
En espérant que cette lecture vous aura été salutaire,
mon souhait est de semer des graines de guérison.
Prenez Soin de Vous

Une pensée particulière pour mes enfants
violences sexuelles - viol - amnésie traumatique
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